Vénus est la plus "brillante" des
planètes vues de la Terre si bien qu’autrefois elle fut surnommée "étoile
du matin" ou Hesperus lorsqu’elle apparaissait à l’Est,
et "étoile du soir" ou Phosphorus lorsqu’elle apparaissait
à l’Ouest. Mais on la connaît plus généralement sous le nom d’Etoile
du Berger.
Elle tourne très lentement sur
elle-même dans le sens inverse des autres planètes. Elle présente
toujours la même face à la Terre lorsque les deux planètes
sont au plus proche l’une de l’autre. Ses passages
devant le Soleil sont rares et se produisent par paire à
intervalles d’un peu plus d’un siècle. Ainsi, ses deux
prochains passages devant le disque solaire sont prévus le 8
juin 2004 et le 6 juin 2012.
Vénus, à l’instar de la
Terre aurait pu constituer un lieu où la vie aurait pu se développer.
Hypothèse fondée sur la grande ressemblance entre ces deux planètes
sacrées "jumelles" pour cause de grandes ressemblances
par la taille, la masse, la composition interne, et la présence
de cette atmosphère supposée protectrice. Mais les premières
sondes envoyées sur Vénus dans les années 60 ont décrit la
planète comme un véritable enfer. Une température de plus de
470°C en moyenne, une pression de 9 104 hPa, un air particulièrement
toxique, traversé d’averses d’acide sulfurique, et une
atmosphère étouffante par sa contenance en gaz carbonique.
Atmosphère :
L’atmosphère de Vénus s’étend à partir de 50 km d’altitude
sur 50 à 70 km d’épaisseur. Elle est composée principalement de dioxyde
de carbone (96,5%), responsable d’un redoutable effet de serre, et de diazote
(3,5%). Sa partie supérieure est constituée essentiellement de gouttelettes
d’acide sulfurique et s’étend sous forme de voile de brume à environ
75 km au-dessus de la surface de la planète. La présence d’eau et de vapeur
d’eau est extrêmement rare. Deux hypothèses, d’après les scientifiques,
peuvent expliquer ce résultat. La première : Vénus, plus proche du Soleil,
a connu un effet
de serre qui entraîna l’évaporation des océans dans l’atmosphère ;
les atomes d’hydrogène des molécules d’eau pourraient avoir été disséminés
dans l’espace, et les atomes d’oxygène dans la croûte. La seconde :
la planète aurait contenu très peu d’eau lors de sa formation.
Sa haute atmosphère est balayée par des vents violents, de l’ordre
de 360 km/h. Ils couvrent entièrement la planète et soufflent à pratiquement
toutes les latitudes de l’équateur au pôle. En dépit de ces vents très
forts, plus de la moitié de la très dense atmosphère vénusienne, près de la
surface de Vénus est quasi stagnante. De la surface jusqu’à l’altitude
de 10 km, la vitesse du vent est comprise entre 3 et 18 km/h environ. La vitesse
élevée de certains vents résulte probablement du transfert d’énergie
cinétique de la basse atmosphère de Vénus, lente et massive, vers des altitudes
plus élevées, où l’atmosphère est plus légère.
L’atmosphère supérieure et l’ionosphère
ont fait l’objet d’études approfondies par la sonde
Pioneer 12 Vénus 1. Contrairement à la Terre où une telle région
est très chaude, sur Vénus, les faces nocturne et diurne présentent
une température très froide, de – 140°C pour la face
nocturne à + 40°C pour la face diurne. Les scientifiques
supposent que de forts vents soufflent de la face diurne vers le
quasi vide en raison des basses températures de la face nocturne,
transportant des gaz légers comme l’hydrogène et l’hélium.
Vénus ne possède pas son propre
champ magnétique.
Caractéristiques physiques :
La surface de Vénus est un
plancher rocheux homogène avec des montagnes, des plaines, des
plateaux et de grandes fosses dont la dénivellation peut
atteindre 15 000 mètres. On distingue également la présence de
"coronae", cercles de rides et de sillons sur la croûte
dont les plus grands atteignent 2 600 km de diamètre. Ils
pourraient être formés par des remontées gigantesques de magma
qui bombent le sol puis s’écroulent en se refroidissant. Le
responsable de ce relief accidenté est un volcanisme lent et
puissant. Ses effusions régulières ont édifié des volcans
"boucliers", véritables monstres inondant la planète
de leurs laves.
Ga surface de Vénus est à l’origine
une vaste plaine entrecoupée de deux régions montagneuses de la taille d’un
continent terrestre, baptisées Ishtar Terra et Aphrodite Terra.
C’est dans Ishtar Terra que se trouve le plus haut mont de la planète,
le mont Maxwell avec ses 11 800 mètres d’altitude. L’âge de la croûte
a été évalué à 500 millions d’années. La sonde Magellan a révélé un immense
réseau de cratères météoriques. Le plus gros observé s’étend sur près de
160 km, le plus petit sur environ 5 km, mais l’atmosphère dense de Vénus
empêche apparemment que de plus petites météorites atteignent sa surface. Les
différentes mesures effectuées ont prouvé l’existence d’une intense
activité tectonique, au moins dans le passé, responsable de l’édification
de corniches, de canyons et autres formations volcaniques. Les roches anguleuses
visibles sur les photographies prises par les sondes russes semblent indiquer
l’existence d’une activité géologique qui s’opposerait à l’érosion.
La radioactivité naturelle de la roche a aussi pu être mesurée par ces sondes.
Elle serait proche de celle du granit et laisse supposer que la matière qui
compose Vénus a été différenciée par l’activité volcanique.